Livres pour enfant - Eveil à la littérature du tout-petit
L’histoire du soir, dès le berceau ?
L'histoire du soir est l'occasion de partager ensemble un moment de retrouvaille et de détente. C'est aussi un rituel précieux qui prépare le bébé à se séparer de vous pendant la nuit.
Le bébé baille, se frotte les yeux, se tortille ? Ces multiples signes indiquent qu'il est l'heure de se coucher. Aller vers le sommeil et les rêves est un moment de la fin de journée qui se prépare tout en douceur. C'est un temps à respecter, et à aménager pour se quitter progressivement.
Installer le petit rituel du soir permet au tout-petit de repérer les différentes étapes qui l'amèneront à la séparation. Ce rituel lui permet d'anticiper, de prévoir, et de maîtriser davantage le moment du coucher.
L'histoire du soir est aussi une façon de se dire bonsoir. Elle est un temps calme en commun qui rompt avec les multiples sollicitations de la journée.
Blotti tout contre vous, entouré de bras enveloppants, le bébé observe les images les unes après les autres, fait des liens entre elles, regarde avec vous les détails des dessins, écoute une histoire qu'il connaît bien et affectionne particulièrement.
Bercé par la mélodie et le rythme, le bébé se nourrit de la présence et de la voix de son parent. Elles lui permettent de mieux supporter la transition vers la séparation et le sommeil.
Puis on se dit bonsoir, on se dit les petits mots du soir, on se quitte avec lapromesse de se retrouver le lendemain matin.
Christel Denolle, psychologue et psychanalyste, spécialisée dans le développement des tout-petits.
Mes auteurs préférés pour les enfants :
Une histoire pour attendre et fêter Noël avec Bébé Koala
De Nadia Berkane, Alexis Nesme
Hachette
Marie-France Floury
Fabienne Boisnard
Éditeur : Gautier-Languereau (2008)
Petit Lapin Blanc est impatient que Noël arrive. Il enlève une page au calendrier, mais Noël n'est que demain. « Ce Père Noël en met du temps ! » Que faire pour patienter ? Il faut finir de décorer la maison et le sapin. Et il faut aider Maman, Papy et Mamie à préparer la jolie table pour le repas. Voilà le soir, Petit Lapin Blanc doit aller se coucher même s'il aimerait bien attendre l'arrivée du Père Noël. Enfin, c'est le matin : tout sera-t-il aussi parfait qu'espéré ?
Livre CD - Collection : Petit Nathan
Un livre-CD apaisant qui facilite le rituel du coucher.
Un livre-CD rassurant, à suivre pas à pas, pour préparer bébé au sommeil.
Avec, dans chaque double-page : une grande image à regarder,une comptine ou des sons de la nature à écouter, une activité relaxante à partager entre parent et enfant : massage doux, étirement de yoga, petit jeu..
T'choupi cherche et trouve en vacances
Illustrateur : T. Courtin
6 grands décors avec 7 objets à retrouver !
POURQUOI ? PARCE QUE JE T'AIME
Auteur/illustrateur : Guido Van Genechten
Editeur : Milan jeunesse
Date de parution : 2003
Histoire : D'où vient la neige ? Pourquoi est-elle blanche ? Comme tous les enfants, ce petit ours blanc pose beaucoup de questions à sa maman et ne semble jamais rassasié. Mais la seule réponse qu'il attend vraiment est que sa maman l'aime qui qu'il soit et quoi qu'il fasse.
Un livre doux à la vue, à l'oreille et même au toucher car ce petit ours est tout velouté. Une histoire simple comme on les aime, un pur moment de bonheur pour s'endormir, un sourire serein au bord des lèvres.
Extrait :"Petit ours n’est pas grand, mais il sait déjà beaucoup de choses. Il sait où dénicher les petits poissons sous la banquise et comment s’y prendre pour les pêcher."
Les Quatre saisons de Petit Ours Brun Cartonné
A partir de 1 an. Toutes les activités préférées de Petit Ours Brun au fil des saisons, à la maison et dans différents milieux naturels : la forêt, la montagne, le pré, le bord de mer. De grandes scènes colorées et pleines de détails à observer, suivies d'une double page qui présente les objets à retrouver dans de grandes images. Ce premier livre d'images permet aux tout-petits d'apprendre de nouveaux mots, de construire les premiers repères dans le temps, et les incite à observer la nature.
Danièle Bour (Auteur), Marie Aubinais (Auteur)
C'est Noël, et Petit Ours Brun est bien décidé à voir le Père Noël en vrai. Alors, avec sa cousine, ils s'installent et attendent patiemment...
Jeanne Ashbé :
C’est la nuit et la lune brille dans le ciel. Tout autour de nous, le chat, l’éléphant, la maison et même le papa et la maman se sont endormis. Le bébé dort aussi. On a fermé la porte de sa chambre et on a accroché son livre à la poignée pour prévenir les visiteurs de faire tout doucement.
Une série de six petits livres à regarder, à écouter et à sentir avec le tout-petit... Des livres qui racontent les bébés. Des livres qui rencontrent les bébés. Des livres qui parlent de la vie de tous les jours: les mots qui racontent les émotions partagées, les rires et les larmes... Dans la même série : Bonjour! -Ca va mieux! - On ne peut pas! -Tout barbouillé! - Au revoir!
Mandy Stanley :
Intriguée par des enfants qui décorent leur maison pour Noël, Lisette rêve de participer aux préparatifs de cette grande fête. Mais une petite lapine comme elle parviendra-t-elle à célébrer Noël ? Vous le saurez en découvrant son histoire dans ce charmant livre enrichi de paillettes scintillantes.
Lisette a un nez pour sentir, des oreilles pour entendre, des pieds pour sauter... Mais à quoi peuvent bien lui servir ses bras ?
Doris Lauer :
Fou rire, concours de danse et de grimaces, partie de crêpes, balade tous les deux. Une journée avec papa, c'est extra !
Juliette va passer ses vacances chez ses grands-parents. Youpi ! Chez papy et mamie, on s'amuse comme des fous ! On peut même donner à manger aux lapins et croquer les cerises du jardin.
Les livres et les bébés
D’après
Marie Bonafé « Les livres, c’est bon pour les bébés » Hachette littérature
et Dominique Rateau « Lire des livres à des bébés » édition Hérès
I – Pourquoi lire des livres à des enfants de moins de 2 ans ?
Il est maintenant acquit que les petits se mettent à parler parce qu’on leur parle…Quant le livre fait partie de son univers familier, l’enfant peut, petit à petit ou très vite, regarder, observer, être attentif à la parole, comprendre les mots de l’histoire et l’histoire, penser. En retour l’adulte peut lire sur son visage l’intérêt, l’interrogation, la joie, la peur, l’émotion…c’est dans cet échange que le petit enfant entre dans le monde des mots du livre et grâce à eux, entre autres, dans le monde relationnel des humains et du plaisir de la vie.
A/ Le livre, un support de l’échange
Le livre est un support de l’échange entre les enfants et les adultes, et il relie aussi l’individu à la communauté à laquelle il appartient.
a- la relation
En ouvrant un livre, nous ouvrons un champs possible de questionnements. Nous sommes alors avec l’enfant dans une autre relation au monde que celle de la nécessité de combler ses besoins vitaux et chez le tout petit, les besoins d’échanges et de communication sont aussi impérieux que les besoins de nourriture.
La « relation » est vitale pour la construction du psychisme de l’enfant.
Quand son bébé réagit, la mère joue avec ses propres émotions, et il s’engage alors entre eux un véritable dialogue, qui contient toutes sortes d’expériences ou le langage n’est qu’un des éléments. Accompagnant les mots, il y a le plaisir des gestes, des regards, des sons, des modes de rencontre ou d’éloignement qui dessinent comme un paysage d’échange. Ces expériences n’ont aucun but concret et pourtant, sans elles, il n’y aurait pas de développement. C ‘est sur ce plaisir partagé, sur ce jeu au sens plein que s’appuie l’enfant depuis sa complète dépendance jusqu’à son autonomie.
Quand on raconte une histoire à un bébé, le plaisir qu’il en tire rejaillit sur sa mère. Il possède un pouvoir extraordinaire : tout ce qu’il fait, ses mimiques, ses cris, les mouvements de son corps font réagir son entourage.
L’adulte partage ces premières sensations qui accompagnent les premières conquêtes du monde.
b- l’imagination
Autour des livres, adultes et enfants partagent leurs capacités à rêver, à penser, à imaginer. Ceci est important, car pour pouvoir traiter la réalité ambiante, il faut pouvoir passer par l’imaginaire.
c- la mémorisation
Avec les livres, l’enfant va également découvrir, de façon naturelle, la fonction de mémorisation et de communication à distance de l’écriture
d- les émotions
Les albums sont des œuvres d’art c’est à dire des biens qui nous déchargent de nos peurs, de nos questions, qui nous renvoient à l’intime, à notre isolement, nous questionnent, nous rendent le monde plus clair ou plus obscur et qui seront des référents communs, d’incontournables objets de médiation, de transition entre l’enfant et l’adulte qui les lisent ensemble.
B/ Le livre introduit le petit d’homme en tant que sujet parlant
Le langage est une capacité exclusivement humaine et qui le différencie fondamentalement de tout autre mode de communication chez d’autres espèces animales.
a- Exister parmi des Hommes
Les petits d’hommes ont besoin de mots, de récits, d’histoires…pour construire leur propre histoire.
En parlant à son bébé, la mère l’introduit dans le monde en tant que sujet parlant.
Dans une perspective psychanalytique, parler, c’est se constituer comme sujet. C’est accéder au « je ». Albert Jacquard dit : ‘Mon « je » n’est pas dans mon patrimoine génétique. Le « je » vient des autres. Il est né, il a éclos, car on m’a dit « tu ». Tout est dans la rencontre. C’est l’humanité qui me fait « je ».’
Françoise Dolto a vulgarisé l’idée que le tout petit enfant est un sujet en devenir et qu’il est important de s’adresser à lui comme un petit d’homme, porteur de langage, même s’il ne parle pas encore.
L’être humain reste longtemps dans un été d’immaturité pendant lequel il accumule un nombre considérable d’acquisitions, sans aucune utilité immédiate . Plus tard, le langage deviendra pour l’enfant un véritable instrument. C’est grâce aux jeux du langage que la vie mentale pourra s’organiser en créant des liens rattachant entre elles toutes ces expériences. Dès le début, l’enfant est aussi sensible au son et au rythme de la voix de sa mère qu’aux mots qu’elle prononce.
Le livre accompagné, présenté par un adulte qui y trouve lui-même de l’intérêt, peut sans doute jouer un rôle essentiel dans l’histoire d’un enfant et dans l’histoire de son langage.
b- du langage à la pensée
C’est à partir d’une communication polysensorielle que va naître le langage. L’enfant s’approprie le langage dans un bain de paroles ;celles qui lui sont directement adressées, mais aussi celles qui ne sont pas dites à son intention.
La plupart des nourrissons sont confrontés à deux modes d’échange durant la première années de la vie :
- un langage qui s’adresse directement à lui, que l’on peut rapprocher de la langue des faits : langue utilisée lorsque les interlocuteurs sont en présence l’un de l’autre. L’échange est rapide, souvent injonctif. Tout n’est pas formulé car les mimiques, les gestes, l’environnement donnent autant d’informations que les mots dits.
Ex : on aide un enfant à s’habiller : « attends ! là…tiens toi.
Donne !Ton pied ! l’autre. Non pas comme ça…tourne…
dans l’autre sens… »
- un langage parlé autour de lui, assimilable à la langue du récit, celle de la narration, celles qui situe un évènement dans le temps et dans l’espace. Le sens est entièrement compris dans l’énonciation. C’est la langue qui sert à raconter, c’est celle aussi que l’on peut écrire. Elle a des fonctions particulières. Elle permet notamment l’accès à l’imaginaire, au symbolisme et à la pensée.
Parler n’est pas seulement reproduire des mots entendus. C’est accéder au symbolique. (ex : « une table » c’est le meuble au milieu de la cuisine mais aussi le meuble qui est dans la cuisine de mamie, dans le salon…)
Le livre tout seul ne jouera aucun rôle particulier. Le livre est un objet, un porteur d’images. Les images sont une représentation. Le petit découvre alors une nouvelle forme de représentation (ex : table)
La naissance du langage est une histoire particulière à chacun. Ce n’est pas l’adulte qui décide de la progression d’un enfant ;c’est l’enfant qui s’approprie ce qui le touche, ce qui le concerne.
Pour la mère et son enfant, un travail fondamental des premières années va consister à se séparer, à exister l’un sans l’autre. Elaboration du langage et élaboration du processus de séparation sont liées. Pourquoi parlerions nous si nous éprouvions tous les mêmes choses au même moment, provoquées par les mêmes évènements ? C’est la conscience d’être différent qui nécessite de dire.
C/ Le livre et les notions de temps, de rythme et de permanence
a- La permanence de l’écrit
Dans un monde en perpétuel mouvement, l’enfant va découvrir les histoires, les lire et les relire. Il va les retrouver, toujours les mêmes, rassurantes. La permanence de l’histoire l’apaise.
Il est important pour l’enfant que l’histoire garde sa forme stable, que l’enchaînement et la fin restent les mêmes pour que l’inquiétude liée à l’appréhension de la séparation puisse être calmée.
b- Le temps
Avec les livres et les histoires lues à haute voix, on propose une rencontre avec une double temporalité : le temps pendant lequel on raconte croise le temps du récit (Ex : lire en cinq minutes une histoire de toute une vie !). L’enfant accède de cette façon à une conscience du temps. La narration lui permet de l’organiser.
Le livre fermé signifie que nous avons quitté l’histoire ; nous sommes revenus dans la vie de tous les jours. L’aventure est terminée.
c- Le rythme
Lorsqu’on raconte ou qu’on lit une histoire, le début fait attendre la fin. Le récit se déroule en séquences, brèves ou prolongées, et la façon dont elles s’enchaînent entre elles donne un rythme au texte.
II – Comment lire des livres à des enfants de moins de 2 ans ? Quelques pistes.
A / Particularités de l’âge des enfants
il n’y a pas d’âge minimum pour lire une histoire à un enfant.
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Il faut accepter la fugacité de l’attention de l’enfant, accepter sa mobilité, ne pas faire de commentaires sur la lecture, ne pas se poser de question pour savoir si l’enfant à compris, ce qu’il a retenu…
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Le livre ne doit pas servir à vérifier les connaissances d’un tout-petit.
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En lisant un livre à des jeunes enfants, nous proposons un champ de mots, d’émotions, de rythmes ou chacun puise ce qui le concerne, ce qui l’intéresse, ce qui fait écho en lui. Nous sommes alors, sans a priori sur le niveau de compréhension des personnes qui nous entourent. Nous ne savons pas ce que l’enfant y puise et nous acceptons ce « non-savoir ».
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Les enfants qui ne savent pas encore bien parler ne sont pas aptes à passer par un raisonnement, et exiger d’eux une « compréhension » à notre manière produit un échange en complet décalage.
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Il n’est pas nécessaire que les petits « comprennent » une histoire pour qu’elle leur plaise : ils peuvent s’arrêter sur une image, une mélodie, un mot inconnu ou s’attacher à l’objet livre lui même
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L’activité de manipulation des livres par les bébés peut être valorisée par l’adulte au détriment de la lecture à haute voix et c’est bien un tord, car chez les petits la manipulation du livre est un élément que l’on ne peut dissocier de l’écoute : la manipulation ne précède pas l’activité intérieure de la pensée, elle l’accompagne dès le début de la vie.
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L’enfant qui utilise un livre peut décider d’introduire le désordre (livre à l’envers, commencer l’histoire par le milieu …) ; Cependant, la fidélité au texte, avec le déroulement des images et des mots tels qu’ils sont dans le livre doit être respecté par l’adulte. Il est très important pour l’enfant que le texte et le déroulement du récit soient permanents ; Cette permanence est garante de la permanence de la présence de tout son univers proche.
B / L’adulte-conteur
Lire un livre à un tout petit, c’est à la fois banal et exceptionnel. Le tout-petit fait un travail psychique et intellectuel tout à fait extraordinaire, mais ce travail n‘est possible que si la rencontre est ludique .
Un adulte qui raconte une histoire doit se faire plaisir. Il ne faut pas raconter si on en a pas envie. Il ne faut pas se forcer.
La personne qui raconte les livres a certes un talent personnel, mais avant tout elle respecte les réactions des enfants, se laisse piloter par leur intérêt, leur appétit, sans jamais les mettre en difficulté. Ainsi les enfants seront son guide autant comme spectateurs que comme acteurs.
Le plus important est de s’adresser vraiment à l’enfant. A sa personne. Françoise Dolto disait : « si on s’adresse à un bébé sans s’adresser à sa personne, peu à peu , il n’écoute plus ».
L’adulte qui connaît bien l’enfant peut choisir le livre en fonction du moment et des évènements se déroulant dans l’univers de l’enfant ; dès la naissance, les récits accompagnent l’évolution de l’enfant dans ses échanges avec l’adulte, et, à chaque étape du développement, on peut retrouver des éléments forts d’un genre de récit qui correspond au vécu intérieur et à la relation de l’enfant avec son entourage.
C / Les livres
Dans un album tout raconte : le titre, le format, la couleur, les techniques utilisées, la mise en page, les caractères, l’image, l’éclairage, …
Quelques styles : Histoires de coucou, de cache-cache, histoires qui font peur, imagier, album accordéon, livres « animés », couverture cartonnées, livres en tissus rigides, livres plastifiés, livres de petits formats, les très grands albums…
Conclusion :
Il faut lire pour le plaisir de lire et donc de faire plaisir, lire pour aider l’enfant à nourrir son imaginaire, lire pour partager avec lui d’une autre façon.SI le livre proposé au tout petit l’intéresse, il va l’attraper et selon son age…le mettre à la bouche ! parce que c’est sa façon à lui, à un certain âge d’entrer en relation avec le monde. Mais une fois qu’il a découvert le livre dans sa réalité physique, à nous de lui transmettre l’autre dimension du livre, en lui lisant. Et là, on met en route nos imaginaires.
L’imaginaire captive bien mieux l’enfant que la simple réalité, et ce va et vient entre un monde fantasmatique et le quotidien de la vie en famille est beaucoup plus amusant et intéressant que le récit plat de la vie de tous les jours, prôné par une variante actuelle de littérature édifiante pour les petits
Le fait de rester à l’écart de la culture écrite contribue à couper le sujet de la peinture, de la musique, du théâtre, car le livre donne aussi accès autres pratiques culturelles. Diffuser des livres contribue à diminuer les inégalités culturelles dont on connaît bien les effets.
Livre pour les parents :
En tant que psychanalyste spécialiste des enfants, Bruno Bettelheim nous livre ici une étude particulièrement pertinente des contes de fées du point de vue psychanalytique. Sa thèse principale est la suivante : les contes de fées nous parle au niveau préconscient de nos angoisses et nous permette de mieux les affronter, particulièrement pour les enfants.
En effet bien loin d’être violents et sanguinaires, les meilleurs contes de fées sont souvent les reflêts imagés de nos rêves et angoisses. En disséquant avec précision plusieurs contes de fées universels (La Belle et La Bête, Cendrillon, Le petit Chaperon Rouge etc.) Bettelheim les explique à la lumière des drames intérieurs par lesquels passe tout enfant : Oedipe, la peur d’être abandonné, les hontes sexuelles etc.
Il montre à quel point le temps à permis de forger des symboles très forts qui parlent à notre inconscient. De plus ces symboles permettent à l’enfant de ressentir fortement et inconsciemment des choses qu’il est incapable de concevoir et à fortiori d’exprimer.
Par exemple il nous explique que les figures de la mère, de la belle-mère et de la bonne maraine de Cendrillon ne sont finalement que trois aspects présents chez toutes les mêres : la mère aimante et exclusive du nourrisson, la mère qui veut vivre sa vie en plus de sa maternité et avec laquelle le jeune enfant se sent abandonné et enfin la mère post-oedipienne acceptée par l’enfant qui a su dépasser le stade de l’oralité.
Ces explications peuvent à priori paraître un peu capilotractées pour ceux qui comme moi ne sont pas familiers avec la psychanalyse. Il n’empêche que ces explications sont particulièrement convaincantes et certains aspects des contes de fées paraissent difficile à expliquer sans cette lumière.
Après avoir lu ce livre on est obligatoirement convaincu de l’intérêt des contes de fées dans la construction psychique d’un enfant et je pense qu’on ne les lit plus tout à fait avec la même innocence !
Assistantes maternelles : un monde extraordinaire
Sept… Ce chiffre est, pour certains, celui du bonheur ! Ça tombe bien car sept ans séparent 2012 de 2006.
En janvier 2006, j’ai commencé à écrire, dans la revue Assistantes Maternelles Magazine, une rubrique intitulée « Sens et Bon sens » et, parce que ce qui entoure ces professionnelles est d’une extrême diversité, les textes se sont succedés sous la forme d’une mosaïque multicolore, allant de multiples histoires concrètes jalonnant leur vie quotidienne, en passant par d’autres traduisant le développement de l’enfant dans tous ses états, sans oublier pour autant la communication avec les parents et les conditions et contraintes que notre société, en pleine mutation, impose aux uns et aux autres. C’est précisément autour de ces quatre axes que ce livre est construit, regroupant les différents billets d’humeur rédigés au fil des mois durant sept années.
Au passage, il me semble important de souligner que leur contenu, par définition, ne concerne pas exclusivement les assistantes maternelles mais, en soi, s’adresse autant aux parents qu’à l’ensemble des professionnels de la petite enfance !
Alors… bon voyage à vous dans ce monde extraordinaire qui est celui de l’enfance, au sein duquel vivent côte à côte les enfants et les adultes qui ont la chance de les accompagner.
Daniel et Valérie - Méthode de lecture
Méthode de lecture traditionnelle 5 - 6 ans
Auteur : L. Houblain, R. Vincent, V. Paturaud, B. De Sagazan
Collection : Daniel et Valérie
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